Pour son numéro de la rentrée, Pharos innove en introduisant une nouvelle rubrique dont le principe est le suivant: les articles doivent être écrits uniquement par des collégiens ou des gymnasiens et s’adresser plus spécialement à leurs camarades. Nous espérons que cette initiative, qui vise à susciter plus d’intérêt encore chez nos jeunes lectrices et lecteurs, pourra être répétée de manière régulière. Pour ce faire, nous comptons beaucoup sur les enseignants ou sur les parents que nous invitons à nous proposer des textes. Les sujets peuvent être des plus variés, dès lors qu’ils concernent l’Antiquité. Ainsi, ce premier article traite du culte de Mithra, l’un des cultes orientaux du monde romain qui a suscité le plus de curiosité, sans doute parce qu’il est aussi un des plus mystérieux.
L’éventail des thèmes possibles est presque infini: littérature grecque ou latine, monuments de prestige ou objets d’art, histoire politique ou sociale… De plus, des civilisations voisines du monde gréco-romain, comme la Perse ou les Germains peuvent aussi entrer dans ce répertoire. L’important est que le sujet soit présenté de manière à susciter l’intérêt d’un jeune public, sur le mode de la vulgarisation, ce qui ne doit pas interdire d’être ludique.
De telles initiatives sont d’autant plus importantes que la situation des langues anciennes sur le terrain scolaire a de quoi susciter de nouvelles inquiétudes.
Dans le canton de Vaud, après la question, l’année dernière, de l’enseignement au collège du grec et du latin dans le cadre du projet vaudois PECARO, c’est à présent le gymnase qui devient préoccupant, depuis que le Département de la Formation et de la Jeunesse a décidé, dès la rentrée prochaine, de porter à dix le nombre d’élèves nécessaires pour ouvrir une classe. Autant dire que les branches n’ayant pas un fort pouvoir d’attraction, comme le latin et le grec, mais la chimie ou la physique sont aussi concernées, risquent bien de disparaître purement et simplement dans maints établissements. Lors d’une réunion l’année dernière, Mme A.-C. Lyon s’était dite sensible à la cause des langues anciennes. Nous regrettons que, dans les faits, c’est encore une fois la logique économique qui prévaut, en contradiction d’ailleurs avec les objectifs de diversité de l’offre au gymnase qui étaient pourtant l’essence même de la nouvelle maturité.
A Genève également, le principe d’un enseignement de toutes les matières dans l’ensemble des établissements du secondaire supérieur est remis en cause par les projets du Département de l’Instruction Publique qui songe à restreindre l’offre, donc à réduire les heures de latin et de grec. Certes, ces questions ont été quelque peu occultées par le scandale des notes de frais de l’Université, mais la menace est bien réelle. Une fois encore, ce sont les petites branches qui risquent de faire les frais de la rationalisation. Nous suivons bien sûr ces questions avec attention et nous vous tiendrons informés de leur développement.
La réalité scolaire semble en plein décalage avec la vitalité des manifestations consacrées à l’Antiquité, qu’il s’agisse du spectacle de gladiateurs des arènes de Martigny ou des reconstitutions de légionnaires que l’on a pu voir récemment à Windisch / Vindonissa ou encore à Pierre Pertuis dans le Jura. A chaque fois, le succès populaire est au rendez-vous, la presse et la télévision s’en font l’écho. On ne peut que regretter que ce bruit ne parvienne pas aux oreilles des décideurs politiques.