Le débat sur la réforme scolaire vaudoise est clos depuis la votation populaire du 1er décembre 1996. Ce n’est cependant que le mois dernier que nous est parvenue la réponse du Conseil d’Etat à notre pétition relative à l’enseignement du grec, déposée en février 1996 (soit deux ans après !). Nous saisissons l’occasion de la parution de notre journal pour reproduire ci-après cette lettre qui donne le point de vue officiel sur la situation du grec dans le canton de Vaud.
En introduction à ce texte, rappelons quelles furent les circonstances qui amenèrent l’AV à lancer sa pétition et quels furent les résultats obtenus.
Les premiers projets gouvernementaux, rendus publics au début de 1995, envisageaient de ne plus enseigner le grec qu’au gymnase, en réduisant ses heures d’enseignement de près de 50% sur un total de trois ans (degrés 10 à 12) au lieu des six offerts jusque-là (degré 7 à 12). Une perspective intolérable… L’AV se décida à réagir en lançant à l’automne 1995 une pétition demandant que l’enseignement du grec soit maintenu dans le plus grand nombre possible d’établissements du secondaire inférieur (degré 7 à 9) et ce de manière à ce que l’élève en fin de scolarité obligatoire ait des connaissances suffisantes pour aborder des textes antiques. Des signatures nombreuses étaient indispensables si l’on voulait infléchir le Conseil d’Etat. En février 1996, au moment de la conférence de presse annonçant la remise de la pétition, nous en avions obtenu 4000 et leurs premiers effets se faisaient sentir. Le grec était à présent réintroduit au 9e degré et ne perdait « plus » que 30% de ses heures. Mais cette concession n’en était une qu’en apparence: commencer une langue réputée difficile l’année du certificat en plus du programme normal avait de quoi décourager même les plus motivés. En outre, rien n’était précisé quand au nombre d’établissement susceptibles d’offrir cette discipline. A la fin février, notre pétition était remise au Président du Grand Conseil, munies de plus de 5000 signatures. Un peu plus tard, on apprenait que le grec serait désormais proposé dès le 8e degré, mais que l’apprentissage de la langue ne commencerait que l’année suivante. C’est ce nouveau projet qui fut entériné par le Grand Conseil au mois de juin suivant. Restait la question des dotations horaires et du nombre d’établissements susceptibles de proposer du grec.
Dans sa réponse, le Conseil d’Etat ne se montre précis que sur le premier point: le grec sera enseigné à raison de trois périodes au 8e degré et autant en 9e. A ces six périodes du secondaire inférieur s’ajoutent les quatorze du gymnase, soit un total de vingt périodes, ce qui représente une perte de 20% par rapport à la situation actuelle (25 périodes hebdomadaires sur l’ensemble de la scolarité obligatoire et post-obligatoire). Quant à la question du nombre d’établissements, le Conseil d’Etat déclare que la « quasi-totalité » de ceux offrant du grec jusqu’à présent (25 sur 34) continuera à le faire à l’avenir.
L’action de l’AV se sera donc révélée positive. Certes, l’objectif final n’a pas été atteint. Mais cela ne doit pas nous faire oublier, au regard de la situation de départ, que de réels succès ont été obtenus. Toutefois il faudra attendre la mise en place complète du nouveau système scolaire pour savoir si nos efforts auront porté leurs fruits auprès des élèves.